Démantèlement du site
Parisien :
Les mêmes causes produiront-elles les mêmes effets ?
En juin 2006 avait voté avec les autres syndicats présents la
création d’un groupe de travail, sauf que le fit dans l’espoir que ce groupe œuvre pleinement à la
défense des salariés du site parisien d’APRR. Or, au fil des semaines, il est apparu que la gestion de ce dossier sensible s’est rapidement transformé en vaste opération de casse sociale, le
désarroi et les inquiétudes exprimés par les salariés de Paris n’étant à aucun moment pris en compte, en dépit des nombreuses interventions de Autoroutes.
Une telle mascarade ne pouvait plus durer, avec une rétention d’informations sans égale et une gestion individuelle qui entraîna le départ dans des conditions
suspectes de nombreux salariés. Ce groupe de travail ne devait à aucun moment occulter le rôle dévolu au CE et au CHSCT, pourtant ces instances n’ont jamais accompli leur rôle. Le fameux
Groupe de travail est rapidement devenu un instrument de choix pour la Direction, si bien que ce groupe n’aura finalement fait qu’accompagner la casse sociale sur place.
Lors de la réunion du CE des Directions de novembre dernier, a
expressément exigé la dissolution de ce Groupe, hélas seul a voté pour cette dissolution. Ce Groupe
n’aura jamais pris conscience de la lente dérive de son fonctionnement, alors que dans le même temps la Direction traitait en catimini des cas individuels.
Le Secrétaire du CCE (CFDT) s’est étonné de la demande de dissolution exigée par , se trouvant là en parfaite osmose avec le Secrétaire Général d’APRR (maître d’œuvre de la démolition sociale du site parisien) qui, pour sa part, considère que « ce groupe
de travail effectue un travail utile » : un tel avis devrait pourtant soulever quelques suspicions… Si ce Groupe de Travail est plébiscité par la Direction, n’y a-t-il pas matière à
se poser quelques questions ?
Des questions, bien peu s’en pose, alors que le constat sur place est affligeant. Est-ce ainsi que seront gérés demain les restructurations et regroupements
annoncés tant au sein du site de St Apollinaire que dans l’ensemble des Directions Régionales ?
Autoroutes craint que la constitution de tels « groupes de travail » devienne une norme qui occulterait alors totalement les CE et CHSCT, avec toutes les conséquences sociales que
ceci implique.
Autoroutes s’indigne de telles méthodes, le rôle des
organisation syndicales n’est pas d’accompagner la Direction dans son jeu pervers, il est un peu facile après coup d’écrire dans un 4 pages qu’on a œuvré pour la défense des salariés du site
parisien, alors que ces mêmes salariés auraient sans doute une version très différente des faits à vous raconter (en tout cas pour ceux qui ont encore un emploi…). A l’heure où tant de
restructurations se préparent sous la houlette du Groupe Eiffage, il convient de savoir lire entre les lignes…
Un avant goût de la casse sociale à St Apollinaire et dans les Directions Régionales
- 23 NOVEMBRE 2006 -
Le PDG d’ EIFFAGE lance un appel au secours auprès de ses salariés, dans le cadre de l’opération d’augmentation du capital « Eiffage 2011 ».
La Direction d’Eiffage s’enorgueillit depuis des années de détenir la seule SICAV de salariés en Europe, cet actionnariat salarié représentant selon le PDG
d’EIFFAGE, Jean François ROVERATO, un « rempart à toute attaque extérieure » (risque d’OPA,….).
C’est dans ce cadre qu’avait été lancé ces dernières semaines un appel à souscription auprès des 55.000 salariés du groupe Eiffage (parmi lesquels, et pour la
première fois, les salariés d’Autoroutes Paris Rhin Rhône dernièrement passés sous le giron du BTPiste français).
Cette augmentation de capital portant sur 3.750.000 nouvelles actions, soit 4% du capital, se déroulait du 16 octobre au 10 novembre derniers. Or, à l’échéance,
c’est un véritable camouflet pour la Direction d’Eiffage, Jean François ROVERATO en tête, puisqu’à peine 30% des salariés ont répondu présents à cet appel, transformant la souscription
EIFFAGE 2011 en véritable fiasco.
C’est dans ce contexte que le PDG d’Eiffage a pris sa plus belle plume le 11 novembre dernier, afin d’adresser aux 55.000 salariés du Groupe une lettre
manuscrite au ton pathétique. Celui-ci « ne parvient pas à croire qu’autant de salariés n’ont pas participé à cette souscription » et il lance un véritable appel au secours
pour la survie du Groupe EIFFAGE (les prédateurs européens du BTP, tel l’espagnol SACYR, apprécieront de pareilles pratiques qui confirment publiquement l’extrême vulnérabilité financière
d’Eiffage).
Cet appel de M. ROVERATO pourrait prêter à sourire si la situation au sein du Groupe Eiffage – et plus encore chez Autoroutes Paris Rhin Rhône – n’était pas aussi
préoccupante socialement… Car en ayant choisi de prolonger l’offre de souscription « Eiffage 2011 » jusqu’à aujourd’hui, 23 novembre 2006, M. Roverato demande à ses salariés de
bloquer durant 5 ans de l’argent en actions Eiffage afin de lui venir en aide, alors que bon nombre de salariés du Groupe ne savent même pas ce qu’ils seront devenus d’ici un an, à
l’heure ou les licenciements et les restructurations apparaissent de toutes parts au sein de nos structures (c’est ainsi qu’Eiffage a annoncé il y a quelques jours vouloir faire passer son nombre
total de filiales en France de 600 à 100 d’ici à l’été 2007).
Pour le syndicat SUD Autoroutes, cet échec confirme aussi les limites de l’actionnariat salarié, alors qu’au nom du pouvoir d’achat et de
l’avenir du système des retraites, l’Etat serait plus inspiré d’inciter les grands groupes tel EIFFAGE a promouvoir avant tout des hausses de salaires annuelles significatives.
Et ce fiasco propre à Eiffage fera peut être réfléchir M. Roverato sur la situation sociale extrêmement tendue au sein de son Groupe, tout particulièrement chez
Autoroutes Paris Rhin Rhône qui subi un véritable démantèlement, consécutif à la privatisation du groupe autoroutier il y a un an.
Réactions :
Valeurs Actuelles Paris réduit ses pertes en clôture (24/11/2006 :: 18:14)
Eiffage s'apprécie de 0.25%. Le groupe vient de démentir les informations du syndicat Sud Autoroutes, qui avait
indiqué que Jean-François Roverato, le président d'Eiffage, avait demandé aux salariés du groupe de monter au capital du groupe afin d'empêcher une éventuelle offre sur le groupe de
BTP.
La Tribune (Agence REUTERS 24/11/2006 à 10 h 21)
EIFFAGE : le syndicat Sud-Autoroutes a assuré jeudi que le président
d'Eiffage, Jean-François Roverato, avait lancé un appel au secours aux salariés pour qu'ils achètent des actions en vue de contrer une éventuelle offre hostile, ce qu'a contesté la direction
du groupe de B-TP.
Journal Les Echos :
vendredi 24 novembre 2006-11-24
« EIFFAGE – Le syndicat SUD de la société d’autoroutes APRR, rachetée par le groupe de BTP Eiffage, a dénoncé hier le « pathétique » appel au
secours lancé par le PDG, Jean François Roverato, pour que les salariés souscrivent des actions Eiffage dans le cadre d’une augmentation du capital ».
Sur le form de Boursorama :
apres avoir remplis la caisse, eiffage va licencier en 2007
C'est marrant, ce matin sur BFM ils parlaient d'Eiffage et notamment de la réaction de SUD Autoroutes (pas évident comme appellation syndicale !) au courrier de JFR incitant à souscrire à
l'opération d’actionnariat; Sud qualifiait la direction d'Eiffage de "pathétique". Apparemment notre ami M1863380 serait à la fois vadeur et anticapitaliste tendance SUD; la vade serait elle un
nouveau moyen révolutionnaire pour abattre le capitalisme ?
C'est marrant, ce matin sur BFM ils parlaient d'Eiffage et notamment de la réaction de SUD Autoroutes (pas évident comme appellation syndicale !) au courrier de JFR
incitant à souscrire à l'opération d’actionnariat; Sud qualifiait la direction d'Eiffage de "pathétique". Apparemment notre ami M1863380 serait à la fois vadeur et anticapitaliste tendance SUD;
la vade serait elle un nouveau moyen révolutionnaire pour abattre le capitalisme ?
apres avoir remplis la caisse, eiffage va licencier en 2007
chapeau les entreprises francaise, qui c'est qui trainque? les salariés comme d'abitude et qui de plus est auront participés a une augmentation de capital du groupe de qui se moque t'on
?
chapeau les entreprises francaise, qui c'est qui trainque? les salariés comme d'abitude et qui de plus est auront participés a une augmentation de capital du groupe
de qui se moque t'on ?
CONTACT SUD - Autoroutes
Jean Pierre CAMPANATO : 06.14.63.65.72
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Disparité des salaires : SUD réagit et dépose un préavis de grève au District de DAGNEUX
Le Syndicat SUD Autoroutes dépose un préavis de grève illimité de 55 minutes par jour à effectuer en début de poste à compter du lundi 20 novembre 2006 pour
tout le personnel du service viabilité du district de DAGNEUX. Ce préavis porte sur les revendications suivantes :
Salaires, application et reconnaissance de l’ancienneté prévue à la convention collective…
Car il faut rappeler que dernièrement, la Direction de la Région Rhône Ain a choisi de procéder à l’embauche d’ouvriers Viabilité à l’échelle 6 et 245 points
d’indice. Cette approche visant à diviser au maximum le personnel est aussi une véritable provocation à l’encontre du reste du personnel, embauché voici des années, dans toutes les filières
d’activité : on ne reconnaît plus l’ancienneté des agents, on tente d’opposer au maximum les salariés entre eux et cette façon d’agir est
inacceptable !
SUD Autoroutes se bat depuis des années pour que les salaires s’établissent de façon équitable,
malheureusement l’accord sur la « nouvelle grille des salaires » avait déjà passablement malmené cette notion d’équité par la distribution des échelons a, b et c…
Aujourd’hui, c’est une situation encore plus injuste qui voit le jour : on envoie des agents pour accomplir le même travail mais avec des salaires très
différents. La Viabilité de DAGNEUX se mobilise au travers de ce préavis de grève, il est urgent que dans tous les autres districts et dans toutes les filières d’emplois la mobilisation
s’affiche au grand jour.
C’est aujourd’hui qu’il faut s’unir pour adresser un message fort à la Direction, sinon, dans un proche avenir, ce type de situation se multipliera sans
cesse.
SUD
ALSACE-FRANCHE-COMTE Eric
Marlin : 06 11 86 36 50
BOURGOGNEGuillaume
Simoncini : 06 10 62 26 21
CENTRE-AUVERGNEGeorges Poignet :
06 67 43 11 65
CHAMPAGNE-LORRAINE Eric Eubriet :
06 27 58 10 36
DIRECTIONS Jean-Fr LE GUILLY : 06 13 57 09 84
GÂTINAIS Corinne TOLLET : 06 67 43
12 98
RHÔNE-AIN Thierry GARIOUD : 06 67 43
12 68 et Laurent GREGOIRE : 06 67 43 12 22
SIRA (Autoroute Info) Rémy
PIERRE
Délégué Syndical Central JP CAMPANATO :
06 14 63 65 72
Annoncé par SUD depuis des mois, le regroupement des districts est en route
La Région Alsace Franche-Comté met en pratique les instructions d'Eiffage-Macquarie : lors de la réunion du C.E. AFC le 29
août dernier, la Direction annonce (documents à l'appui) le REGROUPEMENT de 4 districts qui bientôt n'en formeront plus que 2 : Dole et Besançon deviendront un seul
District, idem pour Choisey et Courlaoux... Quatre districts mariés à la sauvette en plein coeur de l'été, et sans le consentement du moindre salarié...
Aucun souci pour les Chefs de Districts qui depuis des semaines se préparent en douce une place au soleil, au gré des départs en retraite et des
postes laissés vacants, chacun aura sa place... Et quelle place ! Là où existaient un district de 35 agents et un autre de 55 agents prendra forme une méga-structure de 90 salariés
ou +, le secteur géographique devient tentaculaire, en certains lieux d'APRR un « district » couvrira sans doute + de 100 kilomètres de réseau !
Viabilité, ouvriers d'atelier, patrouilleurs, salariés de la Filière péage, administratifs, conseillers-clientèle...
Quel sera demain le contrat proposé à chacun de ces agents ? Quel sera leur secteur géographique d'intervention à l'heure où les
limites de nos districts volent en éclats ? Quelles seront leurs missions et leurs conditions de travail ? Et quid des acquis tels les logements de fonction ? Car le constat est
limpide : CHAQUE FILIÈRE EST
CONCERNÉE !
Les futurs « Super Chefs de District » ont désormais pour mission de faire avaler à leurs salariés une couleuvre si grosse qu'il va leur
falloir des trésors d'ingéniosité pour y parvenir : car comment faire croire à un agent qu'une telle fusion entre districts n'aura aucune incidence sur sa propre carrière ? Allons plus
loin : Pourquoi la Direction ordonnerait de tels regroupements si ce n'est pour réduire rapidement le matériel, les moyens... et surtout les
individus ?!
SUD avait été très inquiet suite à la privatisation d'APRR, en dépit de l'atmosphère insouciante que certains syndicats ont honteusement
laisser planer à l'époque... A présent les coups pleuvent de toutes parts, et ce qui est annoncé aujourd'hui en AFC (et il y
a peu en Champagne Lorraine) n'est rien d'autre que la norme qui touchera chaque région dans les semaines à venir... Et désormais c'est bien chaque salarié qui est touché de plein
fouet.
MARIANNE
N° 466 du 25 au 31 mars 2006
Le seul perdant dans l'opération, c'est l'Etat… Les intérêts privés des uns et des autres ont été,
eux, royalement servis, au mépris de toute morale. Explications. Par Jean-Claude
Jaillette
Qu'on se le dise, il y a une vie après la présidence d'une société d'autoroute récemment privatisée. Une vie dorée sur tranche même. Pleine de parachutes de la même couleur. Une vie qui
devrait faire grincer des dents tous ceux qui, aujourd'hui, manifestent contre le CPE, contre la précarité et contre la répartition de plus en plus
scandaleuse des profits des entreprises. La preuve par Rémy CHARDON, remplacé voici quelques semaines à la tête d'Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) par le PDG d'Eiffage en
personne, le groupe repreneur. A peine débarqué, il a rejoint, en tant que conseiller en stratégie et développement, un groupe espagnol spécialisé dans le
transport en conteneurs vers l'Afrique, le groupe Progosa. Autant dire qu'il passe d'un des plus beaux fromages de la République à un autre fromage, privé
celui-là, tout aussi gras. Rien que de très normal, dira-t-on, pour un homme habitué des présidences lucratives : l'Association des sociétés françaises d'autoroutes, l'Association des
sociétés européennes concessionnaires d'autoroutes à péage, etc. C'est oublier un peu rapidement que Rémy CHARDON, outre qu'il est très proche de Jacques CHIRAC, était
président de la Société d'exploitation du Tunnel du Mont-Blanc au moment de l'incendie meurtrier, en 1999. Et qu'à ce titre il a été condamné en juillet
2005 à deux ans de prison avec sursis et 15 000 € d'amende pour avoir fait preuve de négligence dans la mise en œuvre de la sécurité dudit tunnel. Et que, malgré cette condamnation qui
planait, il a occupé à partir de 2000 tous ces postes juteux, parfois simultanément. Seule la morale y trouvera à redire, car, après tout, son statut de préfet en disponibilité ne le
conduisait pas à tomber sous le coup des règles concernant les cumuls des agents de l'Etat. Pourtant…
Million d'€uros et superpromo
Cerise sur le gâteau des privilèges, déjà bien considérable : pour honorer dignement son départ de sa
présidence, le conseil d'administration d'APRR du 20 février dernier a accordé à son ancien PDG une indemnité de départ fixée à trois années de salaire brut (hors primes liées au résultat).
Soit, sur la base des rémunérations brutes perçues en 2004, environ un demi million d'euros (soit 3 280
000,00 Francs hors primes liées au résultat). " Je m'y étais engagé il y a six mois, a commenté Jean-François ROVERATO, PDG d'Eiffage, je ne reviens pas sur ma parole." Six mois ?
Autrement dit, quelques mois avant même la désignation du repreneur par le gouvernement. De là à imaginer que les promesses faites aux dirigeants de l'entreprise convoitée ont contribué à
éloigner les concurrents, le groupe espagnol Cintra notamment, il n'y a qu'un pas, que nous nous garderons de franchir…
Un sort, tout aussi enviable, a été réservé au numéro deux d'APRR, Jean DETERNE, directeur général délégué, inspecteur général des Ponts en
disponibilité : un peu moins d'un demi million d'€uros ! Le PDG de la filiale d'APRR, AREA, passée elle aussi sous la coupe d'Eiffage, n'a pas
bénéficié des mêmes privilèges, pas plus que son directeur général, Pierre RIMATTEI. Sans doute leur statut d'inspecteurs généraux des Ponts détachés de leur corps les a-t-il
desservis. En effet, ils réintègrent d'office leur corps d'origine. Profiter des règles en vigueur dans les grandes entreprises privées et des avantages des fonctionnaires aurait froissé
leurs collègues en poste dans la fonction publique. Le Conseil d'Etat a déjà eu à juger de telles situations, dans les années 90 notamment. Gilbert SANTEL n'est pourtant pas
à plaindre : il s'apprête à s'asseoir dans le fauteuil de vice-président du très puissant Conseil général des ponts et chaussées, chargé de l'urbanisme. Une super promo en quelque
sorte !
Quand l'Etat se
soumet…
Quelque peu surpris, un administrateur présent au cours de cette séance, Robert GALLEY, ancien
Ministre chiraquien des Transports et de la Défense, se serait inquiété, selon nos informations, du sort réservé au personnel plus modeste : "Auront-ils
droit eux aussi à une prime de privatisation ?" Rien n'est moins sûr. L'inverse est d'ailleurs plus probable, puisque les syndicats d'APRR redoutent, comme ceux des
autres sociétés d'autoroutes privatisées, une course à la productivité ponctuée de suppressions de postes. Les salariés apprécieront donc que ceux qui ne se sont opposés en
rien à une privatisation pourtant contraire à la parole donnée par le gouvernement précédent soient ainsi remerciés. La pilule est d'autant plus amère que les postes de
dirigeants de sociétés d'autoroutes étaient parmi les plus convoités par les éminences de la République. Officiellement, les salaires ne pouvaient pas dépasser le double du salaire de
base pratiqué dans les corps d'origine. En réalité, ils franchissaient allégrement la barre, avec la bénédiction du ministère des Finances. Chez APRR, il sembleraient même
que, quelques mois avant la privatisation, les rémunérations des quatre hauts fonctionnaires détachés ou en indisponibilité aient bénéficié d'un coup de pouce de près de 30
%. Histoire d'acheter la garantie d'une transaction sans heurts ? A
Autoroutes du Sud de la France (ASF), réseau -le premier de France- passé sous contrôle du groupe VINCI, l'arrivée du nouveau propriétaire a été moins brutale quoique tout aussi
avantageuse pour ceux qui ont su ne pas protester du manque de concurrence ayant entouré la privatisation de leur entreprise. Avec comme conséquence une absence d'enchères qui
auraient pu faire grimper la valeur d'ASF… et gonfler les caisses de l'Etat. Car, contrairement aux ambitions affichées par le gouvernement, Vinci a été le seul prétendant au premier
réseau autoroutier français, écrasant de sa puissance et de sa connaissance du dossier tous les adversaires potentiels. Selon une source proche du dossier, les salariés
administrateurs d'ASF viennent de bénéficier de promotions exceptionnelles sans rapport avec le poste qu'ils occupaient jusqu'alors. L'un d'entre eux, sur le point de partir à la
retraite, s'est vu gratifier d'un parachute en platine. Enfin, cinq hauts cadres de Vinci ont été priés de céder leur place à cinq cadres tout aussi haut placés dans la
hiérarchie d'ASF;
Avis donc, aux usagers des futures autoroutes privatisées ! Il leur faudra se souvenir des cadeaux faits à ceux qui, envoyés en mission par
l'Etat, étaient censés défendre le service public. Ils n'ont pas bronché à l'heure des choix. Ils ont été remerciés….grassement.
Commentaire du syndicat SUD
Autoroutes : cet article du magazine MARIANNE est éloquent, il reprend point par point nos
inquiétudes et dénonciations des mois passés. A côté d’un demi million d’euros octroyé à nos anciens PDG et DG, la « primette » de 1000 euros signée par CFDT, CGT, FO, FAT, CGC
et CFTC a piètre allure, elle résonne même comme une véritable provocation… A l’heure où tant de salariés, entre autres des péages, s’angoissent pour leur avenir, on remarque que d’autres
filent des jours heureux, le Conseil d’Administration quant à lui (où siège pourtant de prétendus « représentants des salariés ») n’a pas bronché. Cet article aura au moins pour
mérite de démontrer aux plus récalcitrants que les positions exprimées par SUD depuis juin 2005 étaient les bonnes, celles qu’auraient dû défendre l’ensemble des organisations syndicales,
mais ce ne fut hélas pas le cas… Dans tous les cas, chaque salarié pourra désormais juger.
Source : Dow Jones News du 01/06/2006 à 08:32
PARIS
(Dow Jones) -- Ce qui ressort de la journée des analystes organisée par Eiffage et Macquarie sur le thème des concessions d'autoroutes en France comporte d'importantes implications positives
pour l'acquisition d'ASF par Vinci et pour celle de Sanef par Abertis, commente JP Morgan.
"Trois domaines spécifiques d'amélioration sensible des coûts d'APRR (la filiale d'Eiffage et
de Macquarie) ont été identifiés... : Les coûts salariaux, le péage
électronique et la centralisation des opérations. Cette journée confirme notre opinion selon laquelle APRR n'était pas géré de
manière efficace lorsqu'il était détenu par l'Etat.
Commentaires de SUD Autoroutes :
les analystes financiers pointent sans ambiguïté les 3 domaines par lesquels une « amélioration sensible des coûts » est réalisable chez APRR : coûts salariaux (donc « masse
salariale »), automatisation des péages et centralisation des services et des structures, trois domaines à propos desquels SUD ne cesse de tirer la sonnette d’alarme depuis des mois. Les
signes qu’on observe depuis quelques temps chez APRR confirment malheureusement cette tendance avec des projets de rapprochements de districts, des services ou filiales qu’on rapproche,
l’automatisation qui se développe à marche forcée et bien sur la réduction des effectifs au travers d’une multitude d’initiatives personnelles…